top of page
mariusmirone

Riddle of Fire, le pays imaginaire de Weston Razooli

Dernière mise à jour : 12 juin 2023

Dans un premier long-métrage haut en couleurs, Weston Razooli fait des forêts du Wyoming le décor d'un conte fantastique, porté par une joyeuse bande d'enfants à la Peter Pan. Retour sur ce film présenté à la Quinzaine des cinéastes au dernier Festival de Cannes.

L'intrigue de Riddle of Fire est apparemment simple: trois gamins dérobent un jeu vidéo, et s'installent dans le salon des deux frères pour y jouer sur la télé. Mais un premier obstacle entrave rapidement leur projet: le code parental de la télévision, nouvellement mis en place par la mère. Celle-ci, alitée, accepte de céder le mot de passe aux enfants, à la condition près que ceux-ci aillent lui chercher une blueberry pie chez la pâtissière Celia. Et voilà notre petit trio embarqué dans une quête qui devient contre toute attente le cœur de l'intrigue - on ne verra jamais la couleur du jeu vidéo tant convoité. La présence de celui-ci est pourtant sensible dans le film, ne serait-ce qu'au regard de la construction narrative. Les entraves séparant Hazel, Alice et Jodie de leur objectif s'accumulent, leur imposant alors, à la manière des subquests d'un jeu vidéo, de nouvelles missions (trouver quelque chose de plus froid que la glace, réaliser un numéro de danse, dénicher un œuf tacheté), que nos trois héros s'amusent à remplir. On est tour à tour attendri et amusé par ces aventuriers en herbe, armés de pistolets de paintball et chevauchant des motocross à travers les bois. Le réalisateur excelle à représenter la perspective des enfants, dont on partage le point de vue tout au long du film: Riddle of Fire s'inscrit en cela dans la lignée des contes pour enfants (le titre est d'ailleurs traduit par Conte de feu en France). L'attention portée aux couleurs (en particulier les rappels chromatiques verts), ainsi que le choix de la musique, participent également à la création d'une atmosphère féérique. Cependant, si le film séduit par son originalité formelle, il finit par perdre en vigueur: l'enchaînement de quêtes ennuie par sa redondance. Pendant négatif d'une caractérisation très convaincante des enfants, les personnages des adultes, moins réussis, participent aussi à l'essoufflement du film.


 

Note: 3/5


Riddle of Fire, Weston Razooli, USA, 2023.

Comments


bottom of page